J'ai lu des posts sur la fin des emplois-jeunes et je me suis dit qu'il serait intéressant de faire un premier bilan de l'opération, cinq ans après les premiers...

Pour ma part, j'ai été employé sur un contrat emploi-jeune pendant deux ans et demi. Durant cette période, j'ai pu passer mon BEES2°, tronc commun et spécifique, en grande partie financé par la structure employeur. J'ai pu également apprendre le métier (je reviens à ce que je disais déjà sur un autre post : la maîtrise d'armes quand on est jeune et sans expérience professionnelle, c'est comme le permis de conduire : on apprend après l'avoir obtenu.)
Cependant, il n'y avait pas de perspectives professionnelle solide et concrète pour "l'après", et cette situation était pour moi claire dès le début.

L'emploi-jeune m'a donc permis d'acquérir :
- Une expérience professionnelle
- Une qualification professionnelle
tout en fournissant un MA à temps complet pour la structure pendant plus de deux ans(un comité départemental).

Maintenant, je vis de l'escrime, en contrat "classique", et mon bilan est très positif. C'est discutable comme position, rien à voir avec l'intitulé de départ de l'emploi-jeune, mais je pense que tout le monde s'y est retrouvé.

Quid de vous autres ? Qu'en pensent les MA, les dirigeants, les tireurs, les arbitres ?

Je sais qu'un jeune de notre ligue a passé un concours (lequel je ne sais plus, prof de sport ?), a trouvé un poste dans la fonction publique et n'enseigne plus à l'heure actuelle.

Une question BesYuz : est-ce que le comité départemental qui t'employait a pris un successeur ?

A ma connaissance non.
Et c'est bien là le problème.....
On se retrouve avec un club fermé ou en sommeil et qui n'attend qu'une chose : un enseignant.

Je comprends qu'il est plus intéressant de travailler sur Paris plutôt que d'essayer de développer l'escrime au fond du Tarn et aux alentours !......( je branche,.......mais pas tant que çà !!!! )

Je n'arrive pas a comprendre le pessimisme ambiant....

Les Emplois-Jeunes sont des emplois comme les autres (aidés par l'Etat à hauteur de 80 % du SMIC TCC), et rémunérés pas forcément au SMIC (l'obligation était de payer au minimum le SMIC comme le prévoie la loi, mais il n't avait pas de maximum).

Donc chacun faisait ce qu'il voulait.

Aujourd'hui, le gouvernement à annulé les emplois-jeunes, sans prévoir de solutions pour l'arrêt des aides (même si des plans avaient été proposés par le précédent gouvernement, dans l'urgence avant les élections).

La FFE n'a pas non plus proposée de soutient (comme d'habitude, le haut niveau avant tout) pour aider les clubs dans leurs démarches de pérennisation.

Une grande inquiétude existe... mais des solutions existent aussi.

Il faut aujourd'hui songer à diversifier les activités des associations et ne plus penser seulement compétition.

Utiliser ces temps pleins en journée en proposant les services des clubs aux structures d'insertion (redynamisation par le sport), aux comités d'entreprises, passer des partenariat avec des centres de loisirs publics ou privés,....

Les emplois-jeunes ont été une chance pour les clubs de se développer en ayant de la main d'oeuvre presque gratuite, mais ceux qui n'ont pas pensé à la fin des aides sont aujourd'hui dans une situation précaire : que vont faire leurs adhérents qui ont été habitués à avoir une certaine disponibilité et vont la perdre?

Putain Pascal, tu entends ce que tu écris....

Tu es en train de dire que les emplois jeunes c'est super, çà t'apprends à bosser, çà te donne une qualification professionnelle.
De ce côté là OK.

Mais que dire du Comité départemental qui t'as aidé financièrement à passer ton BE 2 pour qu'une fois en poche, allez Ciao !! je vais faire profiter les autres de ce que j'ai pu apprendre ici.
Maintenant que tu es un MA opérationnel ( "expérience et qualification professionnelle") tu dis " que tout le monde s'y retrouve"......non mais je rêve......TU t'y retrouves.....PAS NOUS en bas qui cherchons des solutions pour palier à ton départ.



Excusez ma colère, mais il y a des sujets qui énervent et surtout ce cas particulier...

Cà y est je vais passer pour le grincheux de service...

Maitremanu :"Mais que dire du Comité départemental qui t'as aidé financièrement à passer ton BE 2 pour qu'une fois en poche, allez Ciao !! je vais faire profiter les autres de ce que j'ai pu apprendre ici.
Maintenant que tu es un MA opérationnel ( "expérience et qualification professionnelle") tu dis " que tout le monde s'y retrouve"......non mais je rêve......TU t'y retrouves.....PAS NOUS en bas qui cherchons des solutions pour palier à ton départ."

BesYuz : "Cependant, il n'y avait pas de perspectives professionnelle solide et concrète pour "l'après", et cette situation était pour moi claire dès le début."

Je crois que le problème est assez bien résumé.

Le club dont je parlais a repris un autre emploi-jeune dans la foulée, mais qu'en sera-t-il après...

"Mais qu'en sera-t-il après"
D'après ce que j'ai compris, l'emploi jeune doit tout faire pour pérenniser son emploi.
Pour moi cela veut dire se battre jusqu'au bout et pas partir au plus vite.
Je connais le coin, y'a des trucs à faire.........

Hey, LeDom, je crois bien que tu est emploi-jeune et que pour toi ça semble marcher. Viens apporter ton témoignage pour équilibrer Echecs/Réussites

Ceci dit, c'est bien d'avoir les deux points de vue, titulaire et structure.

Je crois que pour réusir il faut une âme de batisseur. Mais je ne suis pas sûr que ce trait de caractère soit si répendu

Citation :

Ouais, j'me disais bien que j'aurais du rester anonyme comme tout le monde...

J'ai volontairement posté mon expérience telle qu'elle s'est déroulée, tout en étant bien évidemment conscient que d'un point de vue éthique, c'est très discutable.

Je vais commencer par me défendre, mais pas beaucoup parce que Manu a raison sur le fond. Je trouve cependant ça dommage d'attendre un forum sur le net pour en parler... je comprends maintenant pourquoi je me suis barré. (je chambre, mais pas tant que ça) Cela dit, c'est bien d'en parler, je ne suis pas un cas unique en France.

Personnellement, je ne pense pas être en train d'apporter quelque chose à la région parisienne. Je ne suis toujours pas un maître d'armes à plein temps (et je ne le serai probablement jamais, les allant de soi de ce métier ne rentreront jamais en concordance avec mon rythme de vie), mais un enseignant-formateur-chercheur... en formation. Si je suis en région parisienne, ce n'est pas pour l'hygiène de vie, mais pour faire des études et pour me former.
Et de même, je ne pense pas avoir privé la LEMP de quelque chose. En tout cas, pas de ce que je ne lui aurais - de toute façon -jamais donné, et que je ne donnerai sûrement jamais.

Paris est le seul endroit où on peut concilier un emploi de MA suffisamment rémunéré pour se permettre de poursuivre des études sérieuses en parallèle, grâce notamment à la valorisation du BE2 qui n'existe peu ou pas en province. Quelle était l'évolution de carrière en MP ?

Il y a d'autres choses plus déplaisantes, parce que déformées, dans ce que tu dis, mais ça ne regarde pas le forum. PM PM!!

Pour conclure pour ce soir, mais on peut encore en parler demain, il est loin d'être impossible que je retourne en MP un de ces quatre, mais je pense qu'il est normal et sain de vouloir s'émanciper du berceau dans lequel on a grandi, au moins pour un temps.

Citation :

C'est rien d'le dire !
A la génération zapping, on a donné la télécommande !*

*Extrait du discours au congrès national des emplois-jeunes, Paris, 01.2001

Bon, je relance, parce qu'on s'est un peu éloignés du sujet.
Ma question est la suivante : pensez-vous que l'escrime française dans son ensemble a gagné quelque chose avec l'opération "emploi-jeunes" ?

à mon avis cela a permis la survie de quelques clubs pendant 5 ans ou moins.
D'après les calculs de.....pardon j'ai oublié son pseudo ...sur un autre forum, il faudrait 160 licenciés pour 1 Maître d'armes pour obtenir l'équilibre.
Ce n'est pas le cas de tous les clubs.....

C ma 4ème année en tant qu'emploi jeune au club. Pour le moment tout va très bien et l'avenir devrait être po mal non plus...
Il est clair que si nous comptions que sur les heures club l'emploi aurait du mal a être pérennisé, c pourquoi nous avons développé les interventions exterieures : l'école d'escrime de la fac, les communes avoisinantes ... et en projets les écoles (pas des plus facile).

Dès le départ l'objectif n'était pas la survie du club pendant les 5 ans d'aide de l'Etat ou même comment faire la 6ème ou 7ème année mais plutôt un objectif à très long terme.
En plus nous avons une vrai équipe de dirigeants qui a une seule idée: la réussite du club ( sans arrière pensée, sans intérêts personnels...qq divergences de tps en tps mais qui savent faire des sacrifices pour l'intérêt commun.)
En résumé il faut une équipe qui se fasse confiance et qui adhere un projet commun (si si çà existe)
A moi on me demande de compter mes heures mais pas pour me dire "tu en fais pas assez" mais plutôt "tu en fais trop" et on me propose une prime ( pas d'augmentation car elle est déjà planifiée) et si les choses tournent mal je serais tout à fé d'accord pour ne pas être augmenté.

" Travaillez vous aurez"

odel a écrit :
Hey, LeDom, je crois bien que tu est emploi-jeune et que pour toi ça semble marcher. Viens apporter ton témoignage pour équilibrer Echecs/Réussites

Ceci dit, c'est bien d'avoir les deux points de vue, titulaire et structure.

Je crois que pour réusir il faut une âme de batisseur. Mais je ne suis pas sûr que ce trait de caractère soit si répendu [/quote]

Là, MaitreManu, j'avoue que je comprends mal ta position. Certes, un club qui n'a pas les moyens doit son existence à la possibilité d'engager un enseignant en tant qu'emploi-jeune. Mais à un moment, ça veut dire qu'un maître d'armes qui prétend vivre décemment de son métier se trouve, sur un poste, barré avec un type dont l'emploi est en partie payé par la collectivité.

Qu'en penses-tu ?

Il était une fois une Ligue avec 4 emplois jeunes :
- 1 qui s'en foutait.
- 2 qui sont partis au bout de 2 ans.
- 1 qui a réussi à pérenniser ses revenus en devenant Pion.....

Bilan emploi jeune en MP : peux mieux faire !!

Il était une fois un étudiant en licence à l'UFRAPS a fait son service militaire dans un club d'escrime puis a été embauché en emploi-jeune. Et maintenant il ne regrette pas du tout son choix, s'éclate dans son boulot, pratique sa passion tous les jours.

Il est vrai que je ne connais pas d'autre emploi-jeune escrime pérennisé mais çà doit bien existé non??

eh oui, sympa les emploi-jeunes, mais ce la n'a qu'un temps...
Toutefois la plupart des clubs qui en ont embauché un n'on pas pensé à la suite, au cout représenté par un emploi à payer de leur deniers...

SITUATION DE DEPART: un employé disponible 39 h/ semaine à un cout : 0 €...cooooool !!!!
super pour tous, on peut ouvrir, faire du scolaire, accompagner les jeunes en compet.

FIN DE L EMPLOI JEUNES : ?????????
combien vont couter 39/semaine, même au SMIC ??? environ 1800 € / mois;

Mais qui voudra, au bout de 5 ans de pratique travailler 39 h/ à ce tarif???

Qules sont les clubs qui auront trouvé le financement nécessaire à un tel niveau de disponibilité ?

Pour ma part, j'ai été embauché par mon club il y maintenant 2 ans et demi, en emploi jeune.
Je "hais" ce statut, mais rappelons qu'il y a encore 1 an, la quasi totalité des postes proposés en escrime étaient des emplois jeunes, donc pas le choix si je voulais quitter Paris et voler de mes propres ailes.
A vrai dire au niveau du club tout va bien et je n'ai pas à me plaindre, à part le salaire peut être, mais je gagne un peu plus que le SMIC.
Par contre pour la suite les choses se compliquent:
La Direction du Travail avait bien compris que les emplois jeunes allaient disparaître à terme, ils ont donc proposé une solution qui a été retenue par le club:
au lieu de donner 80%d'aide de l'état, une partie est épargnée et sera reversée à l'année 6, 7 et 8.
Aionsi au lieu d'avoir une aide de 5 ans on a moins d'aide mais pour 8 ans.
Ce qui permet de voir arriver les choses, d'autant que j'ai été recruté en CDI (donc pérénisation du poste, en principe)
Sinon je me plais où je suis et ne regrette pas mon choix d'avoir quitté Paris.