Re: Toucher ou porter le coup
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Fait partie des meubles
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Citation :
Ce n'est pas une guerre d'armes. On peut ne pas pratiquer une arme, et se rendre compte du malaise... Un bon escrimeur peut avoir une arme de prédilection, mais il me semble impossible d'être vraiment complet sans toucher à toutes les armes (même en restant spécialisé). Citation :
Ouais... Bien, ce sont des motivations tout à fait valable pour devenir tireur, et faire de l'escrime. MAIS, c'est très insuffisant comme motivation quand il s'agit d'enjeu tel que l'avenir de l'escrime. Citation :
Je n'ai pas dit le contraire, tout le monde apprécie... Mais, simplement, n'oublions pas qu'on est là pour l'escrime... Et, il y a un petit risque quand même que le loisir puisse faire tourner au n'importe quoi. Il faut le supplément d'âme dans tout ça, pour ne pas dire l'âme de l'escrime, en proposant quelque chose de cohérent. Et actuellement perfectible, en enrichissant l'escrime, par exemple, avec des têtes de pointe longue course...
Date de publication : 01/07/2004 21:01
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Re: Toucher ou porter le coup
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Fait partie des meubles
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foufurrieux tu dis qu'il n'y a pas de reel problemes a l'epee mais moi j'aimerai affirmer le contraire
regarde la qualite de vie des maitre d'arme BE2 crois tu que c'est normal avec ce niveau de qualification d'etre paye des fois moin que le smic pour etre tous les week end aux quatre coins de la france et voir ses enfants grandir sans la presence de ses parents? regarde un sport comme le judo (pour ne citer que lui) les profs sont tranquils ils ont trois competes dans l'annee au maximum a une heure de leur lieu de vie et ils sont payes de la meme façon sinon mieu que nos chers maitre d'arme... a mediter... foufurieux a écrit : Je ne sais pas pourquoi, mais l'allongement de la course me semble représenter comme un risque pour les tireurs... pour être sûr d'allumer, il faudrait vraiment "forcer" sur la lame et ne pas relacher son bras après la touche, afin d'être sûr de marquer... pour les plus jeunes, et pour ceux qui n'ont pas une très bonne maîtrise, ça amènerait à faire des coups autrement plus violents... (à mon avis, la touche au pieds assurera la victoire, car l'adversaire sera hors d'état de marcher après se l'être prise...) voire carrément dangereux... il faudrait donc repenser également les tenues... (ces serait fun, remarquez, juste après le passage au CE ) enfin... qui trouve qu'il y a un problème majeur à l'escrime ? (sur le plan du sport même, et non de sa publicité / qualité de vie des enseignants) de ce que j'ai pu suivre sur ce forum, à part quelques rares exceptions, il semble qu'il y ait un problème au fleuret (d'arbitrage et de corrélation règles/réalité plus qu'autre chose) mais je ne crois pas qu'il y ait de réel problème à l'épée par exemple (seule arme que je connaisse bien)[/quote]
Date de publication : 07/07/2004 01:07
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(\__/) (='.'=) (")_(") la domination du lapin s'ettend |
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Re: Toucher ou porter le coup
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Modérateur
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Pour les MA en quoi est-ce différent à l'épée?
Effectivement comme toi Xena je ne vois pas de pb majeur en escrime. Quand Scholie présente l'évolution sportive de la discipline comme une aberration, il faudrait peut-être avant demander aux escrimeurs ce qu'ils en pensent. Moi personnellement, je ne vois pas de problèmes de fond dans notre sport. Selon moi, historiquement l'escrime ne vient pas du duel mais fut créé pour s'y entrainer, faire du sport ou même se divertir. C'est toujours dans cet esprit que les armes ont évoluées (coups lancers au fleuret, flèche, etc....) et je ne vois pas ce qu'on y trouve à redire.
Date de publication : 07/07/2004 10:54
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Re: Toucher ou porter le coup
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Dort sur place
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L'aspect sportif de l'escrime n'est-il pas apparu dès le milieu du XVIIIe ? Je n'ai pas de documentation sous la main mais je crois me rappeler que des tireurs comme le ch. de Saint-George avait une vision plutôt "sportive" de l'assaut.
De quand dateraient les bifurcations et l'éventuelle évolution parallèle des escrimes militaire, civile (duels) et sportive ? (Civil/mili, j'imagine que ça remonte à fin XVe, début XVIe)
Date de publication : 07/07/2004 12:57
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Re: Toucher ou porter le coup
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Accro
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http://www.diaam.com/ab/escrime_ancienne/projection8.html
Sur ce lien un bref récapitulatif de l'histoire de l'escrime "du champ de bataille au sport". Ah ce chevalier de Saint-Georges!!! Un mulâtre qui a su s'imposer ds la haute société, ds l'escrime et la musique alors que l'esclavage existait encore. Intéressez-vous à ce personnage. A lire "la treizième mort du chevalier" de Daniel Picouly. Bye.
Date de publication : 07/07/2004 14:55
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Re: Toucher ou porter le coup
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Fait partie des meubles
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Citation :
Lindir a écrit : Oui, très à la mode Saint George. Il a été remis à l’honneur avec la biographie d’Alain Guédé en 1999. Depuis on a enregistré certaines de ces œuvres musicales, et il y a eu le livre de Picouly. Personnellement, je n’avais jamais lu du Picouly, et la « la treizième mort du chevalier » m’a dissuadé d’en relire. Je suis actuellement dans la série des 4 tomes des aventures du Capitaines Alatriste de Perez-Reverte, et là, je dois dire que ça, c’est de la littérature (bien supérieur à son médiocre « Maître d’escrime »). Si on aime le chevalier de Saint George, Il y a le spectacle dans le parc de Versailles : Le Chevalier de Saint-George, un africain à la cour, fin août et début septembre par Bartabas. Est-ce le même Lindir qui vient de s’inscrire sur une forum d’escrime ancienne ?
Date de publication : 07/07/2004 22:10
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Re: Toucher ou porter le coup
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Fait partie des meubles
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Citation :
Rom a écrit : Manifestement, c’est un problème que je rencontre de manière récurrente sur ce forum : le problème de la pratique sportive. C’est un débat qui doit être mené : qu’est-ce que le sport, l’escrime est-elle un sport, l’escrime se limite-t-elle à un sport ?… en arrière plan, l’avenir de l’escrime. Vous vous référez au passé. Commençons par cela. Sans doute l’escrime a-t-elle connu deux transformations majeures. Tout d’abord, sa « civilisation » à la Renaissance : c’est-à-dire qu’elle est sortie des champs de bataille pour être pratiqué avant tout dans la société civile sous la forme du duel. Ensuite, l’abandon progressif de la pratique des duels a conduit à sa transformation en sport. Le sport doit être entendu comme une activité physique de divertissement. L’escrime ayant perdu sa valeur martiale, puis son intérêt d’autodéfense dans la vie civile, on peut légitimement s’interroger sur ce à quoi sert l’escrime aujourd’hui. Bien évidemment, elle n’a plus qu’un intérêt sportif. Reste à savoir ce qu’est un sport. Est-ce une pratique tournée uniquement sur l’aspect physique ? A ce moment là, les sportifs sont des espèces de décérébrés qui ont des objectifs uniquement hygiénistes. Je ne pense pas que le sport corresponde à cela (encore que, pour certains sports…). Empressons-nous de réconcilier esprit et corps (pour peu qu’il reste dissociable, ce qui reste à prouver). Le sport est certes une activité physique, mais une activité physique de divertissement ! Et le divertissement, cela se passe dans la tête, et c’est une question d’ordre psychologique : tout d’abord, chacun n’a pas la même conception du divertissement, ensuite, il y a des questions de motivations. Je fais une petite parenthèse sur l’aspect compétition : ce n’est qu’une petite partie de la pratique sportive, et on a tendance à se focaliser dessus, jusqu’à confondre sport et compétition, notamment dans le milieu de l’escrime, et aussi sous l’influence d’une forme de sport devenu « professionnel », chose curieuse. L’aspect motivation est intéressant, et complexe : on peut pratiquer parce qu’on est doué et qu’on réussit, parce que les membres du club sont sympas, parce que le milieu qui fréquente les salles permet de se constituer un certain entre gens. Gérard Six fait des études sur la pratique de l’escrime : mais, l’aspect motivation est bien complexe à comprendre : la psychologie individuelle est chose compliquée, et on peut ne faire des généralités qu’en simplifiant qu’outrageusement. Donc, en rester à la demande des escrimeurs ne me semble pas suffisant. Tout d’abord, dire que les gens sont satisfait de leur pratique, cela tient un peu de la méthode Coué : j’ai l’impression que les études ont démontré un fort turn-over (qu’il faudrait pouvoir comparer…) ; certes, on peut toujours trouver le dernier carré des convaincus qui pratiqueront encore à 120 ans, et évidemment, on aura des réponses de ce type : c’est parfait. En fait, dire qu’il faut demander aux escrimeurs, je crois que cela tient un peu de la démagogique. Parce qu’en fait, entre les motivations avouées et les motivations réelles, il y a une différence certaine. Encore, une fois, l’analyse psychologique des choses, c’est bien gentil, mais cela a ses limites. Et donc, face à une approche par la demande, plus ou moins psychologisante, j’opposerais une approche par l’offre. Si j’ai une politique cohérente, volontariste pour proposer quelque chose de par trop absurde, peut-être arriverai-je à des résultats. Donc, voilà : plutôt que de dire tout va bien, je préférerai avoir une fédération qui affiche des objectifs clairs et ambitieux, et qui offre une pratique « séduisante ». MAIS, qu’est-ce qu’une pratique séduisante, allez-vous me dire. Et bien, tant pis si je tombe dans les travers de notre époque, et que j’utilise une formule un peu creuse, mais je dirais qu’il faut : du SENS. Et du SENS, l’escrime est peut-être l’un des sports qui peut se parer d’en avoir. Ça, c’est une chance fabuleuse pour nous. Vous aurez des tireurs, parce ce que vous leur proposerez une activité qui a du SENS, qui a ce supplément d’âme que peu d’autres sports peuvent leur offrir. Franchement, c’est quoi le sens du tennis de table ? Balancé la baballe de l’autre côté du filet : c’est un peu limité (Cela dit, je ne déteste pas le ping-pong). L’escrime, encore une fois, c’est un sport de combat, un art, qui consiste en la simulation d’un duel à l’arme blanche. Cela a vraiment un sens, cela correspond à une pratique historique riche, cela fournit un objectif imaginaire. C’est simple : si on rêvait un peu. Parce que reconnaissez que si vous dites à vos tireurs : ce jeu consiste à « toucher » l’adversaire avec le bout en métal de la perche que vous tenez… Bof, bof… ) C’est vrai qu’on peut avoir ce genre de description pour d’autres sports, mais pas pour l’escrime). J’espère que vous ne vous limitez pas à cela. J’espère que vous comprenez que les personnes qui pratiquent ont sans aucun doute un imaginaire qui va un tout petit peu plus loin concernant leur pratique. Imaginaire qu’ils n’expriment pas forcément. Donc, je rêve d’un monde de l’escrime qui se mettrait à se souvenir un peu de son passé, du sens que sa pratique porte, et non plus seulement de quelques résultats positifs aux jeux olympiques. Je rêve d’une fédération qui prendrait en compte ce sens, et qui irait dans la direction du développement de cet imaginaire là… même, si, dans le monde contemporain, on n’assume pas vraiment la violence que nous portons en nous, parce qu’au fond l’escrime est faite pour tuer ou blesser, et qu’encore maintenant, on doit simuler cela (il y a une différence entre être violent, et être conscient que l’on peut être violent : il faut assumer le côté sombre…). Il y a d’autres sports qui ressemblent à l’escrime : ceux de la même catégorie, c’est-à-dire les sports de combat. Les boxes, la lutte, les différents arts martiaux orientaux. C’est intéressant de regarder aussi ce qui se passe chez eux. L’escrime a cet avantage sur le noble art, qu’elle correspond à une violence beaucoup plus maîtrisée. Pour les arts martiaux orientaux, il est intéressant de constater qu’il existe un vrai débat, tout à fait similaire à ce que j’essaie de développer : une lutte entre un aspect sportif tourné vers la compétition, et une approche qui conçoit la pratique comme un art, c’est-à-dire la recherche de la perfection, avec tout son SENS, ses aspects philosophiques (parfois mystiques, pour ceux qui aiment ça). Le parallèle est tout à fait intéressant, et on retrouve bien cette lutte entre une pratique essentiellement axée sur la compétition et le résultat à tout prix, et de l’autre une pratique dirigée sur la recherche de la perfection (donc par rapport à un sens fort). On retrouve également la conscience d’une certaine démartialisation progressive des arts martiaux. Ainsi, dans les arts martiaux japonais, on parle de Bugei pour les techniques de combat utilisés au moyen âge sur les champs de bataille, de Bu-jutsu pour les techniques qui ont suivi, et liées à un contexte moins violent, et de Budo pour les techniques plus récentes, ou la violence est amoindrie au profit du sens, de la recherche de la voie. Par exemple, le judo, dont l’ancêtre est le jiu-jitsu, s’affiche clairement comme une pratique sportive, pour laquelle les techniques sont beaucoup moins violentes puisqu’on en a évacué les coups dangereux ; à côté de cela, il y a des arts martiaux qui ont des objectifs et des techniques beaucoup plus violentes ; ils sont complémentaires. (Le développement des arts martiaux chinois est aussi le signe d’un certain retour aux sources). Pour revenir à l’escrime, doit-elle continuer à s’éloigner de tout réalisme, de toute violence (simulée, évidemment) ? N’est-il pas tant de développer une nouvelle approche, complémentaire (politique de l’offre), qui ferait sans doute du bien à l’escrime en général ? Je pense que le développement de l’escrime ancienne est le véritable signe de cette recherche de sens en escrime. Elle attire un nouveau, un autre public, et fournira ce supplément d’âme à l’escrime dite sportive. Et encore un fois, sur ce forum, je ne parle et pense avant tout qu’à l’escrime sportive… et donc, à son adaptation, voire à son renouveau.
Date de publication : 07/07/2004 22:12
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