Re: Téléfilm Lagardère, ce soir sur France 2
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Accro
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Salut à tous ! Pour ma part, je pense qu'une adaptation en film ou téléfilm d'un roman qui se veut fidèle est vouée à l'échec car, au risque d'enfoncer une porte ouverte, livre et film ne sont pas le même support, on y fait pas la même chose. Pour moi, il doit s'agir d'une relecture, d'une appropriation. Il n'y a qu'à voir, l'un des plus grands adaptateur de l'histoire du cinéma est Stanley kubrick, qui reprennait complétement les textes qu'il adaptait à son compte, sans hésiter même, parfois, à les contredire, en tout cas à les remanier grandement. En l'occurence, je trouve la relecture du roman de Paul Féval convaincante. Mais puisque tu veux parler du respect du roman, parlons en, je l'ais en main : Citation :
Perdu. C'est dans les précédents films que la comtesse de Caylus et épouse du duc de Nevers s'appel Blanche. Dans le roman, c'est Aurore, nom qu'elle donne à sa fille. Par exemple, je te cite le dialogue entre Gonzague et Dona Cruz en fin de chapitre 6 de la deuxième partie du Bossus, lorsque Gonzague fait croire à Dona Cruz qu'elle est la fille de Nevers : « Vous reçûtes au berceau le nom de votre mère, qui était espagnole. Vous vous nommez Aurore. » Citation :
Erreur. Lagardère est un enfant trouvé, qui n'a été adoubé chevalier que pour entrer dans une compagnie de chevaux-légers. Voici ce qu'en dis, dans le Bossu, Cocardasse dans le chapitre 4 de la première partie : « Quant à sa naissance, j'ai dit qu'il était plus noble que le roi, et je n'en démordrai pas ; mais, en somme, on a jamais connu ni son père ni sa mère. Quand je l'ai rencontré, il avait douze ans ; c'était dans la cour des Fontaines, devant le Palais Royal. Il était en train de se faire assommer par une demi-douzaine de vagabonds plus grand que lui. Pourquoi ? Parce que ces jeunes bandits avaient voulu dévaliser la petite vieille qui vendait des talmouses sous la voûte de l'hôtel Montesquieu. Je demandai son nom : "Le petit Lagardère. -- Et ses parents ? -- Il n'a pas de parents. -- Qui a soin de lui ? -- Personne. -- Où loge-t-il ? -- Dans le pignon ruiné de l'ancien hotel de Lagardère, au coin de la rue Saint-Honoré. -- A-t-il un métier ? -- Deux plutôt qu'un : il plonge au Pont-Neuf, il se désosse dans la cour des Fontaines. » Pas vraiment un grand seigneur, quoi... Dans le chapitre 5, c'est Henri de Lagardère lui même qui explique comment il a été annobli : « Le roi m'avait fait noble, pour que je puisse entre dans sa compagnie [à Bélissen]. » Finalement, c'est un militaire. Quand à ces grandes manières, je ne sais pas si elles relèvent de la plus grande classe, comme il le présente lui même dans le même chapitre : « Je me suis laissé dire, depuis que j'ai l'honneur de commander ces braves volontaires [une bande de routiers], pour tuer un peu le temps avant mon départ [il est exilé pour insubordination chronique], je me suis laissé dire que le vieux marquis de Caylus était le plus fin geôlier de l'univers ! Il faut bien qu'il y ait quelques talents pour avoir ce beau nom de Caylus-Verrou ! Or, le mois passé, aux fêtes de Tarbes, j'ai entrevu sa fille Aurore. Sur ma parole, elle est adorablement belle ! Après avoir causé avec M. de Nevers [il l'a provoqué en duel], je veux consoler un peu cette charmante recluse. » Ça, c'est la classe ! Si on se base sur les films pour parler du respect du texte original... Et puis, Pau Féval, feuilletonniste, était connu pour son talent à adapter ses histoires en cours de route en fonction du courrier des lecteurs, qui tenait à l'époque lieu d'audimat. En plus, 1876, il se convertit au catholicisme et décide d'expurger ses romans. Son éditeur gagnera un procés qui lui donnera le droit de continuer de publier les éditions originales. Alors, quels sont les intentions de l'auteur à suivre ? Celles du début de sa carrière, époque où il est d'abord soucieux de satisfaire les attentes du publique ou celle de la fin de sa vie, où il désire rendre ses histoire catholiquement édifiantes. Décidément, je pense que l'on ne doit pas juger une adaptation à l'aune de son respect scrupuleux de la source mais à la qualité de sa relecture. En l'occurence, je trouve que la qualité est bonne. À bientôt. Le Farfadet Spatial
Date de publication : 27/05/2005 00:58
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