Voilà. j'ai commencé l'escrime il y a un peu plus d'un mois. Après des débuts enthousiasmants, je me rends compte que je ne fais aucun progrès, que je n'arrive pas à appliquer l'enseignement reçu dans un assaut réel, continuant à faire n'importe quoi, comme au début. Mon MA me certifie cependant que j'ai fait des gros progrès. Soit il se paie ma fiole, soit il a raison mais je m'en rends pas compte. Quoi qu'il en soit, je vais à mes séances en traînant les pieds, l'enthousiasme du début s'est envolé, et je me mets en piste avec la peur au ventre. Je suis a deux doigts de laisser tomber. Je pense que commencer l'escrime à mon âge était totalement illusoire.

En gros tu commence à percevoir la difficulté qu'auront les autres à te battre dans deux ans :D

Developpe ...

le doute n'est pas propre au débutant ; tout au long d'une vie d'escrimeur, on passe par des phases de progression entrecoupées de stagnation, voir même de régression parfois.
C'est souvent assez subjectif, et il ne faut pas tout lacher devant la première difficulté ressentie .

j'ai un petit garcon d'un an et trois mois.

Il me voit marcher tout les jours.

Je lui ait montré comment faire. Ma femme lui a montré.
Papoune, mamoune, Papito et Mamita lui ont montré..

Ca l'a pas empeché de se manger tout les meuble qui passent à portée de chute. Je soupconne même quelques eclats de carrelage d'etre des relicats de chutes toute dent (sans s !!!) en avant.

bah il y est pas arrivé tout de suite.

Il a même laché l'affaire, préférent ramper sur sa couche.

Il devait être découragé de nous voir marcher si facilement et peut être un peu honteux de croire ne pas comprendre ce que nous lui montrions.

Puis un pas..

Puis un deuxieme..

Puis finalement une traversée du salon de Gran-mami à la vue d'un paquet de gateau (chacun sa motivation!!).

Et maintenant, même si les pas sont hésitants et les mains toujours pretes a amortir un gadin, il cavale le bougre !!!!!

Et je ne doute pas qu'un beau jour il essaira de courir plus vite que moi. Et qu'il y arrivera..

Pourtant en commencant... il avait l'air très motivé puis a été très vite découragé..



Mais j'ai confiance en sa persevérance et sa capacité a ne pas se laisser décourager par la différence de maitrise avec les autres.

J'espere bien que plutot de croire qu'il n'arrivera jamais à faire comme nous, il croira qu'il arrivera a faire aussi bien voire mieux!

Cher Coupdegriffe,
J'ai débuté à 34 ans, il y a trois ans.Je serais incapable de te dire si j'ai fait le moindre progrès.C'est d'autant plus perceptible cette année où me voilà seul grand débutant face à des adultes ayant des années de pratique.En gros, je sers de sac à touches.
Quelle importance ? Des fois, sur un geste, un moment , une action, la touche réfléchie et murie arrive enfin.Cela suffit à me tenir et à perséver.
C'est un apprentissage difficile et souvent ingrat , c'st ce qui en fait la avleur.Notre recul d'adulte nous permet de conceptualiser cela.
Courage.

slt, je suis tout a fait d'accord avec toi Capitan seulement il vallait preciser que la stagnation peut durer longtemps jusqu'au jours ou...

Coupdegriffe, si je peux me permettre de te donner un conseil, c'est de persévérer et peut-être qu'une parole ou un geste de toi ou de ton MA sera le déclic et tu verras ta progression et toutes les possibilités qui s'offrent à toi par rapport à ceux qui ont des années d'escrime. C'est ce qui m'est arrivé quelques déclics, résultats premier qualification aux france individuelles au bout de trois ans.
Courage tu vas progresser , cela va venir un jour ou l'autre.

C'est un sujet qui revient souvent, l'impression qu'on a de ne pas progresser ou de régresser (et ce n'est pas toujours qu'une impression). D'ailleurs je suis en plein dans une phase qui me semble être une régression alors que j'ai commencé il y a 16 ans.
Mais je relativise sérieusement parce que ça fait bien longtemps que j'ai remarqué que ces phases sont nécessaires à l'apprentissage et que globalement sur une durée d'un an j'ai toujours l'impression de progresser.

Voilà, les doutes font partie de l'apprentissage, il faut savoir les surmonter et se convaincre que comme pour tout apprentissage, le travail finit par payer.

tout pareil. 10 ans d'escrime grosso modo et je regresse plus vite que je ne progresse...

quand je me sens regresser, j'essaie de me focaliser sur un ou deux points essentiels mais faciles a oublier. et petit a petit tout l'echafaudage se remet d'applomb.

Surtout n'abandonnes pas!!!!!!
persévere!!!!!

Quel que soit le domaine, sa progression n'est pas forcément visible par l'individu lui-même à cause d'un phénomène paradoxal: en même temps qu'il progresse dans sa pratique, il distingue mieux le bon du mauvais, et donc il voit mieux ses propres défauts, même si ceux-ci diminuent.

Pour agrémenter la pratique de tous, débutants ou pas (sauf les très jeunes débutants), on a mis en oeuvre chez nous une série de compétitions internes amicales, sur une semaine (tous ne viennent pas à chaque cours), au rythme d'une tous les 2 mois, avec une formule (dérivée de celle utilisée pour nos challenges) donnant une grande liberté dans le nombre d'assauts et le choix des adversaires.

Il n'y a pas d'enjeu, pas de remise de récompenses ni de podium, juste une feuille de résultats donnant la liste des assauts et le classement final (la formule permet d'avoir une bonne idée des forces relatives avec un nombre réduit d'assauts).
Ca permet à tous de constater ses progrès relatifs tout en s'amusant, et de se faire une petite idée de ce qu'est un assaut d'escrime en compétition, et de la pertinence des conseils donnés par les tireurs confirmés et le maître d'armes.

Citation :

Et bien, jeune Padawan? Du Maitre Yoda aurais-tu oublié les leçons? Persevérance et entètement sont gages de réussite...

D'autes avant lui ont proféré quelques maximes sur le même thème:
Plutarque : La persévérance est invincible. C'est par elle que le temps , dans son action, détruit et renverse toute puissance.
Sénèque : Ce n'est pas parce que c'est difficile qu'on n'ose pas, c'est parce qu'on n'ose pas que tout devient difficile.
...

Allez hop! retour à la salle, et qu'ça saute!

Citation :

Un voyage de 1000 lieues comence toujours par un premier pas.

Alors pas de réponse Coupdegriffe ????
Tu as finalement brisé ta lame et brûlé masque et gants ?

Briser sa lame constituerait un sacrilège ! Je ne suis pas le Capitaine DREYFUS !

Autrement, pour compléter les paroles de Sabre45 et de Alexaking, on peut rajouter qu'il n'est pas nécessaire d'esperer pour entreprendre ni de réussir pour perseverer. En fait, tout n'est pas si négatif que je l'ai dit dans mon premier post, après analyse objective. Mais il est vrai qu'en tirant systématiquement contre des gens beaucoup plus expérimentés, je suis constamment face à mes limites et même si progrès il y a, ils ne peuvent être qu'invisibles. Je dois faire confiance à mon MA. Si il dit qu'il y a progrès, c'est que c'est vrai. Mais j'ai un énorme défaut : je suis ultra perfectionniste, ce qui m'a déja occasionné le même genre de désagréments dans d'autre domaines.

Cela dit, un grand merci à tous pour votre soutien.

Donc nous ne pourrons dire "J'ACCUSE".....

Je suis encore débutante moi aussi, je pense donc que partager ma propre expérience peut être utile.
Voilà trois semaines, j'étais au fond de mon impression de régression, j'avais l'impression de ne plus rien faire de bon, je rentrais chez moi en hurlant, vraiment découragée. A l'issue d'un assaut particulièrement catastrophique, j'ai été parlé à un escrimeur beaucoup plus expérimenté, je lui ai expliqué mes problèmes. Pour tirer contre moi régulièrement, il a su me donner des conseils juste et relever mes fautes les plus flagrantes (le MA c'est bien, mais étant occupé d'un côté ou de l'autre, il ne peut pas voir les fautes de chacun, alors que les escrimeurs qui sont sans cesse sur les pistes à arbitrer et à tirer contre nous voient, eux aussi, beaucoup de choses !). Grâce à ses conseils, j'ai fait un bon assaut quelques minutes plus tard, qui m'a véritablement relancée.
Un autre bon truc que j'ai découvert récemment, c'est l'utilisation de la vidéo: J'ai retrouvé des vidéos de moi à l'escrime datant de la saison dernière, de ce début de saison et je me suis débrouillée pour trouver quelqu'un pour me filmer hier. En comparant les vidéos, j'ai pu constater mes progrets, les voir de moi même, mais aussi, et c'est je pense le plus important, voir les erreurs dont on me parlait. Quand le MA nous les signale, on ne s'imagine pas toujours ce qui ne va pas, et on essaye de corriger un défaut qui n'est pas spécialement présent, puisqu'on n'a pas une bonne vue du problème. La vidéo permet très bien de travailler sur ce genre de petits détails, et c'est un véritable encouragement de regarder deux vidéos à deux semaines d'intervalle et de remarquer qu'on a enfin réussi à corriger ce détail de main mal placée, d'épaules en arrière, etc...

On peut dire que tu tombes à pic. Après la séance d'hier soir, que je perçois comme catastrophique (bien que mon jugement soit obscurci par une fatigue extrême et du stress dû à mon activité professionnelle), j'avais bel et bien l'intention d'arrêter. J'en ai d'ailleurs parlé au MA qui n'a pas cherché à argumenter contre moi (je pense qu'il était lui même crevé).

Puis j'ai lu ton message. J'irai à la séance de lundi soir, et j'appliquerai ton conseil. Normalement, lundi, il y aura un des élèves du groupe qui est initiateur. J'essayerai de tirer contre lui et de lui demander des conseils.

"l'enfer c'est les autres" disait ma concierge qui avait des lettres.

As-tu pensé aux autres qui, pleins de bienveillance, t'épargnaient un peu en tant que débutant et maintenant habitués à ta tête te rentrent dans le lard sans ménagement et sans méchanceté?
C'est peut être (aussi) de là que te vient ce sentiment.
Personnellement je ne l'ai jamais eu n'ayant jamais progressé mais je m'amuse toujours beaucoup
(la vidéo c'est effectivement un bon truc)
courage

Bonne idée ce post " étendez-vous sur le divan..."

Je me retrouve pas mal dans vos messages. J'ai déjà écrit quelques lignes dans ce forum sur mon entrée dans l'escrime : 46 ans, débutant en escrime, sabre précisément, dans un cours tous niveaux, donc pas dans un environnement très progressif, avec la sensation de prendre le train en marche. Je ne me régale pas aussi longtemps qu'au début, mais j'ai toujours hâte que le cours arrive. D'ailleurs pour pouvoir en faire plus d'une fois par semaine, je vais maintenant aussi dans un deuxième club.
Dans la lignée de ce qu'a écrit velizien, quand on commence à savoir ce qu'il faut faire et ne pas faire et qu'on n'arrive pas à faire ce qu'il faut faire et à ne pas faire ce qu'il ne faut pas faire, ça énerve.
Aussi, comme l'écrit jeancri25, les autres font moins de cadeaux qu'au début.
J'ai parlé de ce sentiment de non progrès ou de progression lente à certains de mes petits camarades et ils m'ont tous dit de persévérer, d'être patient, que ça allait venir.
J'arrive cependant toujours à choper un progrès dans une séance et/ou un conseil qui peut me donner une réelle clé pour progresser. Surtout, le lendemain souvent, me reviennent des sensations que j'ai éprouvées, de petits échanges que j'ai eus avec le maître d'armes ou avec mes petits camarades et qui font tilt à retardement (à tête et corps reposés). D'où, la grande envie d'être de nouveau en cours pour essayer, mettre en pratique.

Je suis fille et dans mon cours : 4 filles pour une douzaine de mecs.
J'ai 43 ans et dans mon cours ils ont de 15 à 31 ans.
J'entame ma 3ème année d'escrime et dans mon cours, à part 2 gars de 23 ans qui ont débuté en même temps que moi, ils ont tous commencé à 7 ans.
... Imagine le nombre de raclées que je prends !
Il y a des soirs, le blues me prends.
Mais je me fixe mes propres challenges :
contre untel : mettre au moins tant de touches,
contre untel, arriver à placer tant de prép.
contre untel, tant pis si je mets 0 touche, le but est d'arriver à parer au moins tant de fois,
ça me fait mes victoires à moi (mes miettes).
Et puis, il y a les jours où quelqu'un me dit "t'as progressé, dis donc" ou "tu m'as crevé", ça aussi, se sont de jolies miettes.
Et l'enthousiasme revient très vite !

Courage, tous les débutants !
Un jour, nous impressionnerons bien quelqu'un ! ...

Citation :
Pari gagné (sans rire).

Je me permets de me joindre à Douchka... C'est aussi une bonne manière de se motiver, je trouve. Se trouve des minis-objectifs, c'est aussi sortir de l'entrainement avec pleins de minis-victoires. Dans mon club, il y a un tireur contre qui j'adore tirer, bien qu'il m'écrase presque toujours. Je me donne à fond, il est rare que j'arrive à lui mettre des touches, mais quand on sort d'un assaut et qu'il dit "Toujours aussi fatigante toi", c'est une victoire personnelle. Je sors ravie de mon match (pourtant bien perdu) et je suis remontée pour donner du fil à retordre dans le prochain match !
Je crois que nous, débutants, ne sommes pas destinés à gagner des matches, juste à ennuyer ces grands tireurs qui nous impressionnent tant par leur rapidité et leur technique. Enfin, c'est comme ça que je vois les choses... et j'ai l'impression que je ne suis pas la seule :)

Et puis ceux que tu appelles les grands tireurs (les un peu plus expérimentés quoi) sont souvent assez intelligents pour se fixer des challenges adaptés au tireur d'en face. Personnellement, quitte à perdre, je m'interdis par exemple d'utiliser mes jambes pour fuir une attaque face à une fille débutante. Cela me coûte des touches, elle n'est pas dupe et comme elle dit, je ne mets pas toutes mes jambes mais l'essentiel et qu'on s'amuse tous les deux chacun avec ses challenges. Je me déplace sur la piste pour créer du mouvement et parce que je sais qu'elle est venue pour se dépenser et je tiens à ce qu'elle finisse toute rouge (qui a dit de plaisir ?). Il arrive aussi que je donne des consignes cachées au tireur expérimenté pour son match face à un débutant. Essaye une touche au pied toi qui n'en fais jamais, tu n'as pas le droit à la parade de 6, contre-attaque sur la préparation, etc ... Je dévoile aussi sans scrupule les petites faiblesses des "grands" et croyez-moi, un débutant qui arrive à faire réagir le costaud par une belle feinte pour tromper sa parade, il a un sourire ravi jusqu'à la fin de la soirée (je pense qu'il l'a encore quand il s'endort).

Merci beaucoup pour vos témoignages et vôtre soutien. J'ai fait une bonne séance ce matin qui m'a relancé. Je garde néanmoins ce fil sous le coude, comme un viatique, un kit de survie si jammais je traverse de nouveau une période de doutes.

Merci à tous. Vous êtes formidables.

Accroche-toi, les périodes de doute seront nombreuses et de plus en plus douloureuses car de plus en plus frustrantes.C'est l'indispensable revers de toute progression.

J'ai eu un an de doute, malgré le fait que j'avais deja monitorat. Je n'y allais presque plus, faut dire que l'ambiance de la seule salle d'armes ou je pouvais aller ne me convenait guère, il y avait en plus ce soucis de démotivation, ce qui m'a presque fait arreter pendant un an. J'en suis ressorti plus motivé, et j'ai largement progressé dans la foulée.

Salut Anbor31!

Nous sommes dans la même situation. J'ai commencé cette année moi aussi, et j'ai l'impression de régresser, et en tout cas je progresse moins vite que les autres, car je me prends des volées (genre 10-4) contre des gens qui ont commencé en même temps que moi et que j'avais l'impression d'égaler il y a encore 1 mois.

Dans mon cas le problème est surtout physique : j'ai des crampes en général au bout de 10 minutes. Peut-être que c'est le fait de ne plus être dans la phase de découverte du sport, avec l'adrénaline qui permet d'oublier la douleur, ou bien c'est l'accumulation d'acide lactique depuis plusieurs semaines (je ne sais pas trop comment ça marche tout ça). Au début de l'année, je compensais ma nullité technique par un engagement physique important. Maintenant il n'y a toujours pas la technique (même si le MA me dit que ma garde est meilleure qu'avant), ni le "jus" qui permet de prendre l'adversaire de vitesse.

Un truc pour limiter un peu les crampes : à la fin d'un assaut, je repars en tournant le dos à l'adversaire jusqu'à ma zone rouge, puis je reviens tranquillement vers la ligne d'en garde (je sais pas le nom exact). Ça permet de détendre un tout petit peu les jambes, mais bon, ça ne change pas grand chose aux résultats : ce soir j'ai perdu 5 fois, puis, pris d'un sursaut d'orgueil, j'ai fini sur une victoire. Comme quoi c'est possible...

Bon courage à tous ceux qui sont dans ce cas-là!
Geceo