Doucement, les périodes de fêtes approchent et voilà une idée de cadeau. Armes de l’Antiquité à nos jours, Flammarion, mai 2009, 360 pages, 40 euros C’est un livre anglais traduit par Flammarion. Les Anglais ont un goût particulier pour l’Histoire et les collections et ils sont capables de faire de très beaux livres sur ces thèmes. Armes est donc un beau livre présentant les armes des tous les continents selon un ordre chronologique. A chaque double page, un petit texte d’introduction puis plusieurs armes soigneusement photographiées et accompagnée d’un commentaire. Les armes sont détourées sur fond blanc ce qui leur donne un aspect très élégant. Chose rare, malheureusement, pour une fois, les armes sont respectées : elles sont présentées dans leur intégralité et non avec un simple agrandissement sur certaines parties (la garde pour les épées !). Qui plus est, est mentionné le poids et la longueur : caractéristiques si importantes et pourtant si occultées par les livres. Autre côté positif, les armes à feu n’ont pas une présence débordante : elles n’occupent qu’un tiers du livre. Les armes à feu, c’est une autre mentalité, qu’on n’a pas forcément quand on s’intéresse à l’escrime et aux arts martiaux historiques européens.
Sur les aspects négatifs maintenant. Évidemment, les textes sont peu détaillés comme la plupart des beaux livres. Autre défaut, les pièces présentées sont des pièces souvent un peu exceptionnelles : des épées avec des très belles gardes richement ornées, par exemple (plutôt que des armes plus communes). Mais c’est un inconvénient habituel car c’est ce qu’ont conservé les générations précédentes et qu’elles nous ont légués. Dernière reproche : comme d’habitude, les conservateurs, collectionneurs, s’attachent à l’objet mais ne maîtrisent pas son utilisation. Ainsi, on lit en page 10 : « Au XVIIe siècle, alors que les techniques d’escrime devinrent plus élaborées, la dague apparut, brandie par la main qui ne tenait pas l’épée pour parer l’ennemi et frapper des près sous la garde ». Connaissant les traités du XVIe siècle (donc le siècle précédent), la dague est déjà utilisé très communément (et d’ailleurs plus pour parer que pour frapper). Qui plus est les techniques d’escrime ont connu certes une évolution, c’est-à-dire une adaptation à un contexte, mais en aucun cas une amélioration (« plus élaborées »). Ainsi, les techniques de l’école Liechtenaurienne XIVe-XVIe siècle sont tout autant élaborées que celle du fleuret du XIXe-XXe siècle (ou même XVIIe-XVIIIe). L’auteur ne fait que reprendre l’antienne des auteurs du XIXe siècle (Egerton Castle) sur le caractère prétendument frustre de l’escrime médiévale : c’est bien dommage, car, pour le coup, l’histoire de l’escrime est « plus élaborée » de nos jours.
Ces inconvénients énoncés, cela reste un beau livre très agréable.
Est-ce la version française de l'ouvrage anglais, coordonné par Holmes, et paru sous le titre Weapon: A Visual History of Arms and Armour (éditions Dorling Kindersley Publishers Ltd, 2008, ISBN-13: 978-1405329187) ?
XavierC a écrit: Est-ce la version française de l'ouvrage anglais, coordonné par Holmes, et paru sous le titre Weapon: A Visual History of Arms and Armour (éditions Dorling Kindersley Publishers Ltd, 2008, ISBN-13: 978-1405329187) ?
Absolument, traduction et adaptation par Flammarion ISBN -13 : 978-2081221321.
En ce cas, je ne peux que confirmer les commentaires (qualités et défauts) que tu as postés au sujet de ce livre, si la version française est fidèle à la version anglaise.