Bonjour,
Qui a entendu parler de Michel Alaux ?
Homme méritant une certaine notoriété.
Je viens d'apprendre, par hasard, que c'était le Maître d'Armes de Christian d'Oriola.
Comment se fait-il que son nom soit quasiment inconnu ?
Qu'y a-t-il la dessous ?
Merci pour vos lueurs.

Citation :

Son nom est peut-être "quasiment inconnu" en France, mais pas aux U.S.

http://en.wikipedia.org/wiki/Michel_Alaux

(ceci explique peut-être cela ?)

Wikipedia bien-sur, et d'autres sites américains encore ...
Il s'agit quand même du Maître de C. d'Oriola ...
son nom n'apparait nulle part ...
est-ce suite à de mauvais résultats aux JO ...
des divergences avec les instances, entre hommes ?
Qui a suivi l'actualité de cette époque ?

Voici ce que l'on trouve sur un site US
(suivre le lien)
http://www.alaux-fencingmaster.com/Alaux_Biography.htm

Ou de la legende :D'Oriola aurait appris l'escrime avec un employé de son pére (hongrois)sur le domaine ? (ce qui n'est pas sans rappeler le premier sejour de Lazlo Szepesy dans le Nord ,ou,laveur de voitures ,il observait la salle d'armes en face ,et etait venu proposer ses services...)

Merci pour l'intérêt que vous manifestez.
Bien-sûr j'ai aussi découvert tous ces sites d'outre-atlantique, dont les photos de certains (M.Alaux en compagnie de C.d'Oriola) sont particulièrement intéressantes ... et émouvantes.
On pourra toujours me rétorquer "inconnu ? parle pour toi !".
Cependant, si l'on a déjà entendu parler des Maîtres de la plupart des grands fleuretistes (Closset, Magnan, Revenu, Noel, Talvard, Omnes...) ... on voit bien qu'il n'y a rien sur celui de C.d'Oriola !

C'est ça ma réflexion et ma question !
Je ne pense pas que l'éloignement géographique soit l'unique cause de cette ombre ...
Merci pour vos idées.

Citation :
Il y a certaines personnes qui ont la grosse tête et qui veulent absolument faire croire au monde qu'ils se sont faits tout seul. Paraît-il que d'Oriola était assez jaloux des exploits de son prédécesseurs Lucien Gaudin, et peut-être en plus avait-il la grosse tête.

C'est très à la mode dans notre monde libéral de faire croire que les individus ne s'élèvent qu'à la seule force de leur mérite alors qu'il est de forts déterminismes sociaux.

Je ne puis que terminé par cette citation : "Nous sommes des nains juchés sur des épaules de géant. Nous voyons ainsi davantage et plus loin qu'eux, non parce que notre vue est plus aïgue ou notre taille plus haute, mais parce qu'ils nous portent en l'air et nous élèvent de toute leur hauteur gigantesque".

Citation :
Peut-être. Ou peut-être pas.

Il y a une courte biographie de Michel Alaux, en anglais (ici : http://www.alaux-fencingmaster.com/Alaux_Biography.htm) qui se termine comme ça :

"A perfectionist, who was as outspoken as he was generous, Michel attracted his share of controversy and adversaries - usually to his utter amazement. Equally amazing to him were the worldwide expressions of esteem and affection that he received from colleagues and students throughout his life."

Mais on n'en saura pas plus sur les controverses ni sur les adversaires en question.

Bonsoir,
Voilà donc plusieurs pistes d'explication ...
Une histoire de caractères, d'inimitiés ...
Le dernier site américain présenté par Markovitch nous parle du Maître M. Alaux, de son parler franc et généreux ... et des conséquences ...
Pissoune semble attribuer l'ombre dans laquelle était le Maître, à la personnalité et au comportement de l'élève ...
As-tu connu C. d'Oriola, Pissoune ?
Peux-tu nous en dire plus ?
Merci

Christian D'Oriola etait un homme d'une grande gentillesse et d'une parfaite courtoisie. Je l'ai peu connu à sa grande epoque ,ce qui frappait alors etait sa modestie ,voire sa timidité .Je le revois ,rougissant à chaque demande d'autographe....puis ,je l'ai revu plusieurs fois à partir des annees 90 ,la maladie commençait à le frapper ;il etait tel qu'autrefois ,avenant avec tous....

Merci Vieuxbretteur, j'ai le même genre de souvenir que toi, et j'aurais été intéressé par une explication de Pissoune.
Gamin, j'ai aussi eu droit à mon autographe, gentiment délivré...
Plus tard j'ai apprécié sa démonstration dans un assaut avec E. Mangiarotti à l'inauguration de la salle du Racing, rue Eblé ....
Et puis, en visite à Coubertin, l'oeil vif, courtois, très présent ... un soleil ! Comme sur la piste quoi !
"Le style c'est l'homme" dit-on !
C'est pourquoi l'absence, la méconnaissance du nom de son Maître m'a surpris, presque indigné.

Y aurait-il quelqu'un qui les aurait connus tous-deux ?

Citation :
Et tout ceci sans savoir que Michel Alaux était son MA (cf. ton post #1) ?

Oui Markovitch.
Et tout ceci sans savoir quel était son MA. Il est vrai qu'en ces années là C. d'Oriola ne tirait plus (si une fois au championnat de France épée par équipe, pour le fun).
Là-dessus, il est probable que l'aura qui entourait ce tireur hors-pair estompait toute autre question.( bien qu'il n'ait jamais donné l'impression de la cultiver)
Mais maintenant avec le recul ...
Cette ombre, cette méconnaissance, cet oubli, c'est peut-être ce qui s'est passé dans la tête de chacun de nous !
Et puis ce MA qui s'expatrie, pour lequel la presse américaine tient des propos dithyrambique, qui est parti à l'age de 50 ans ... ça interpelle NON !
Et tout ceci, appris avant hier !!!
Pourtant les pros de l'époque, nos très vieux Maîtres, la littérature spécialisée, la presse ... les autres grands tireurs des années 50 ... le silence !
Pourquoi !

C.D'Oriola est issu d'une famille de 3 enfants ; ne pas confondre avec son cousin Pierre Jonquière d'Oriola qui eux avait effectivement un domaine. Il a commencé l'escrime au club d'escrime du Roussillon puis au Foyer Leo Lagrange de Perpignan avec Maitre Helmer c'est seulement après en arrivant faire ses études à Montpellier qu'il a travaillé avec Maitre Alaux.

Merci GUERRIER d'avoir donné ces informations. Peut-être as-tu connu le Maître, l’Elève … les deux !
Est-ce indiscret de t’en demander plus ?
Grâce à ces premières éléments sur lesquelles je me suis appuyé pour chercher sur le net, j’ai un trouvé un document très intéressant, sur C. d’Oriola .
Il s’agit d’une brochure réalisée par l’Amicale des Anciens d’Arago – ancien lycée de C. d’Oriola à Perpignan – réalisée lors de la dernière rentrée scolaire pour baptiser la promotion 2009-2010.

ci-joint le lien vers la page du site AAA : http://www.anciensdarago.com/aaa-3000.php

et le lien pour télécharger directement la brochure (PDF) :
http://www.anciensdarago.com/download ... doriola_2009_internet.pdf
(en téléchargeant, un message peut avertir du danger de virus, mais pour ma part, je n’ai pas rencontré de problème ! )

Cette brochure contient une biographie de C. d’Oriola , de belles photos, des témoignages importants.
On apprend notamment que C. d’Oriola :
. a été initié à l’age de 9 ans par son père, lui-même escrimeur,
. puis par le maître Bourret avant d’être principalement pris en main par le Maître Helmer.
. a commencé un travail d’entraînement en 1955 avec le Maître J. Cottard

… mais entre-temps … quid avec le Maître Alaux ?
Même là, on n’en parle pas !

Pourquoi ?

J'ai relu un livre que j'avais acheté dans une brocante "Les d'Oriola et les vendanges olympiques" de Fernand Albaret aux éditions de la Table Ronde (1965). On y parle un peu des maîtres Bourret et Helmer mais pas un mot de ce fameux maître Alaux. Je commence à croire que ce dernier a un peu exagéré son importance dans la réussite de d'Oriola, histoire d'avoir un CV bien rempli et d'en mettre plein la vue aux Américains chez qui il semble avoir bien réussi, et tant mieux pour lui.
De toute façon, d'Oriola reste un cas unique, celui de l'extra-terrestre. Le footing et le lever de fonte lui faisaient une sainte horreur, cela ne l'empêchait pas d'avoir une condition physique à toute épreuve. En 1952 au jeux d'Helsinki il dit sur un ton badin à Bontemps (président de la FFE de l'époque) au sujet de Di Rosa, l'un des meilleurs tireurs italien : "Ce Di Rosa nous casse les pieds. Je vais vous le mettre dehors en beauté. Et pour qu'il comprenne mieux, je vais lui faire que des flèches....". Et il gagna 5-0 et il fit 5 flèches (Di Rosa à failli devenir fou parait-il...). D'Oriola ne devait sans doute sa réussite qu'à lui même et au fait que l'escrime était pratiquée dans la catégorie sociale à laquelle il appartenait.
Mais le cas de Alaux reste mystérieux. Il faudrait interroger les gens qui connaissent bien l'histoire de ce sport comme le maître Six, ou des personnes qui ont vécu l'escrime de cette époque. Peut être en ont-ils entendu parler?

Merci pour le témoignage Olivier34.
GUERRIER, le Maître Six (érudit de l'histoire de l'escrime), d'autres contemporains ...
qui peut nous éclairer sur ce silence (justifié ou pas ...)
autour du Maître Alaux ?
Merci ...

Deux nouvelles pièces: A propos de Maitre Alaux.

Il a effectivement enseigné à Montpellier , à la salle d'armes Saint-Louis.A-t-il travaillé avec D'Oriola à ce moment là surement . Il est cité sur l'article de l'équipe page spéciale lors du décès de D'Oriola vec une orthographe différente de celle que l'on utilise : Allaux

Maitre Alaux faisait parti de l'amicale des anciens d'Antibes.Par contre , j'ignore pour le moment de quelle promotion il était.

Quand il a quitté la France , il serait allé enseigner à New-York ?...

Citation :

Apparemment c'était 1947.

http://amsaa.over-blog.com/pages/Mait ... ontainebleau-3265717.html

Comme tous les maîtres de cette époque, c'était un militaire.