Actuellement, avec l'afflux de nouveaux licenciés depuis la rentrée 2004, comme toujours le plus difficile est de fidéliser cette nouvelle population.
Pour cela, il paraît essentiel de diversifier les pratiques. En effet le schéma traditionnel de la pratique compétitive s'érode, et les nouveaux arrivants sont souvent demandeurs de convivialité plus que de compétition.

Le développement des créneaux « loisirs » , destinés notamment aux adultes qui ont envie de se détendre après le travail en est un exemple, et même les clubs traditionnellement axés compétition s'y mettent où doivent s'y mettre pour fidéliser ces personnes. Je pense même qu'ils devraient prévoir des créneaux ados / jeunes adultes pour les lycéens, étudiants ou jeunes entrants dans la vie professionnelle, qui ont été dans une filière compétition pendant plusieurs années et qui ont envie de souffler car la compétition ne les tente plus ou qui ne peuvent plus s'entraîner autant mais qui n'ont pas non plus envie d'arrêter totalement la pratique de leur sport. Combien de jeunes arrêtent l'escrime à cause de leurs études, de leur boulot ou de leurs amours ? En leur proposant une pratique « light », je suis sûr qu'on en perdrait moins.
Et même dans cette escrime « loisirs », il serait tout à fait possible de programmer des rencontres amicales pour partager des expériences avec d'autres escrimeurs sans rentrer dans un cadre compétitif pur.

Un autre axe serait la réforme des blasons. Actuellement, ils ne visent qu'une population de jeunes tireurs sur une base de fleuret. Il faudrait pouvoir les adapter à tout type de population et à toute arme, comme le système de ceinture utilisé dans les arts martiaux. Des systèmes similaires sont aussi utilisés dans d'autres sports comme le canoë kayak ou le badminton. Une base commune me paraitrait nécessaire, puis une spécialisation pourrait alors s'effectuer avec des blasons par arme.
Une « école d'escrime » pourrait voir le jour, et des activités sous forme collaborative (par exemple effectuer des enchaînements avec un partenaire) pourraient intervenir dans le passage des blasons.

D'autres pratiques existent aussi et tentent de plus en plus de gens, comme l'escrime dite artistique ou l'escrime dite historique, avec différentes déclinaisons. C'est aussi à mon avis un créneau porteur pour des personnes qui ont envie de se détendre ou de souffler, ou même de pratiquer l'escrime différemment. Certains n'auront même jamais envie de pratiquer l'escrime en tenue aux normes CE, mais plutôt de se plonger dans l'univers de Zorro, de Lagardère, d'Artagnan et d'autres célèbres bretteurs qui ont bercé leur jeunesse et leur ont servi de modèle. Je pense que ces pratiques « historiques » ont un bel avenir devant eux.

Quant à la pratique compétitive, je pense qu'elle peut avoir 2 filières : la première dans un but « élitiste », progressive, sur la longueur, conduisant à se qualifier pour les championnats de France, voire même plus, et la seconde dans une optique de confrontation ponctuelle dans des challenges hors filière qualificative aux championnats de France.
Autant dans la filière « élitiste », la formule de compétition pourrait être « expéditive », autant dans la filière « challenges », il me paraitrait opportun de proposer des formules où tout le monde serait assuré de tirer un nombre de matches conséquent. Certains recherchent plutôt la quantité que la qualité, et des formules avec repêchages, avec tableau de consolantes, avec divisions, en ronde suisse, en poule unique... me paraissent tout à fait pertinentes.
(Pour la filière « élitiste », voir le fil « En route pour les France »)
Et je vois les rencontres par équipes comme une voie en fort développement. (Voir le fil « Interclubs»)



Je tiens à préciser que tout ceci n'est le fruit que de réflexions personnelles et en aucun cas des propositions ou décisions de la FFE. Je n'ai rien proposé de tout cela à la fédé.
En aucun cas non plus cela n'engage Escrime-Info. Cela n'engage pas non plus mon club, mon CD ou ma ligue, passés ou futurs. Je suis seul responsable de mes paroles.

Tout est bien entendu à prendre au conditionnel, et on pourrait même dire que c'est plutôt une vision dont je rêve. Je suis sûr qu'elle comporte des imperfections, que je ne vois pas notamment parce que c'est une vision très personnelle et que je suis très loin de posséder toutes les données.